Cette étude clinique a été entreprise pour évaluer les effets de l’extrait de thé vert et de la metformine, individuellement et en combinaison, sur les facteurs de risque du diabète de type 2 et l’obésité chez des femmes non diabétiques en surpoids. L’étude a été menée à l’hôpital clinique de l’université fédérale de Goias, au Brésil. Le thé vert utilisé dans l’étude contenait 500 mg d’extrait de feuilles de Camellia sinensis avec 280 mg de polyphénols, dont des catéchines. L’hypothèse de travail de l’étude était que le thé vert réduirait la glycémie en modifiant la composition corporelle. Sur la base des critères d’éligibilité définis, 120 sujets ont été recrutés pour l’étude. Une étude randomisée, en double aveugle, contrôlée par placebo, d’une durée de 12 semaines, a été utilisée. Les participants ont été répartis au hasard en quatre groupes : Placebo (PC), 4 gélules contenant de la cellulose microcristalline/jour (1 g/jour) ; Thé vert (GT), 2 gélules contenant de l’extrait sec de thé vert/jour (1 g/jour, 560 mg de polyphénols) + 2 gélules contenant un placebo/jour ; Metformine (MF), 2 gélules contenant de la metformine (1 g/jour) + 2 gélules contenant un placebo/jour ; Thé vert + Metformine (GTMF), 2 gélules contenant un extrait sec de thé vert/jour (1 g/jour ; 560 mg de polyphénols) + 2 gélules contenant de la metformine/jour (1 g/jour). Toutes les capsules avaient le même aspect. Les données ont été analysées à l’aide des méthodes statistiques habituelles pour détecter les différences significatives. Leurs résultats ont montré que
- Pas d’interactions significatives dans le contrôle de la glycémie
- Le thé vert, en l’absence de metformine, réduit significativement la glycémie à jeun
- En cas d’association avec la metformine, l’effet réducteur n’a pas été observé.
- La metformine a augmenté la concentration d’HbA1c et a également réduit le poids corporel et la masse maigre de manière significative.
- Le thé vert réduit de manière significative le cholestérol total et le LDL-C.
Sur la base de ces observations, les auteurs concluent que l’extrait de thé vert est supérieur à la metformine pour améliorer le contrôle de la glycémie et le profil lipidique chez les femmes non diabétiques en surpoids et que, par conséquent, l’extrait de thé vert est une alternative prometteuse pour réduire le risque de diabète de type 2 chez les femmes en surpoids.
COMMENTAIRE : Les résultats de cette étude clinique sont encourageants compte tenu de l’importance de la prévalence de l’obésité et du diabète de type 2 dans la population générale et de leur prévention, traitement et prise en charge. L’étude a été bien conçue, avec des contrôles appropriés et l’utilisation des marqueurs reconnus de l’obésité et du diabète. Cette étude soulève quelques inquiétudes : 1. Nombre élevé d’abandons de sujets après le recrutement. Les auteurs n’en ont pas donné les raisons. 2. Les résultats observés lors d’un traitement unique par la metformine sont surprenants. Les auteurs suggèrent que l’effet de la metformine pourrait être associé à l’expression de gènes spécifiques. Ils soulignent également que le polyphénol présent dans l’extrait de thé vert, le gallate d’épigallocatéchine (EGCG), pourrait être plus efficace chez les Asiatiques, car ils sont porteurs d’un polymorphisme spécifique qui peut influencer la lipolyse induite par les adrénergiques. Ces deux observations indiquent l’implication de facteurs génétiques qui influencent les effets des polyphénols du thé vert et de la metformine. Il convient donc d’être prudent dans l’application des résultats de cette étude à une population générale présentant une hétérogénéité génétique. Dans l’ensemble, il s’agit d’une étude bien réalisée qui présente des applications importantes pour la gestion de l’obésité et du diabète.
RÉFÉRENCE :
Alves Ferreira, M., et al. Clinical Nutrition ESPEN 22 (2017) 1-6