Avec la publication du « régime Atkins » en 1972, l’intérêt pour les régimes cétogènes en tant que stratégie de perte de poids s’est rapidement accru. Je me souviens que ce régime est devenu très populaire à la fin des années 1990. Personnellement, je ne suis pas favorable à l’utilisation d’un régime cétogène chez les personnes par ailleurs en bonne santé qui souhaitent perdre du poids. Il existe de nombreuses autres méthodes qui permettent de maintenir l’observance et réduisent la probabilité de complications indésirables. Cependant, notre clinique a identifié quatre situations cliniques spécifiques dans lesquelles nous recommandons vivement aux patients de suivre un régime cétogène :
- Diabète de type I
- Diabète de type II se comportant comme un diabète de type I (également appelé diabète de type 1.5, observé chez les patients diabétiques de type II qui suivent tous les traitements éprouvés, mais dont le contrôle de la glycémie continue de se détériorer).
- Epilepsie
- Récupération après un traumatisme crânien (commotion cérébrale) : contrairement aux trois situations précédentes, dans ce cas, le régime n’est pas suivi toute la vie, mais dès que possible après le traumatisme, pendant les deux à trois semaines qui suivent la disparition complète des symptômes.
Nous avons été témoins de l’impact extrêmement positif de l’intervention dans les trois premières situations énumérées ci-dessus. Compte tenu de la nature du traumatisme crânien, il est impossible d’établir l’impact du régime alimentaire par rapport à d’autres stratégies, mais nous restons convaincus que cette stratégie est appropriée dans ce contexte. L’intérêt pour l’application des régimes cétogènes dans deux autres domaines importants se fait jour : le cancer avancé et les maladies neurodégénératives (la démence et la maladie d’Alzheimer recevant le plus d’attention). Nous suivons avec intérêt l’évolution de la situation dans ces domaines.
Pour rappel, un régime cétogène exige que l’individu consomme 25 g de glucides par jour, ou moins. Il s’agit d’un régime très restrictif. Il est dépourvu de pain, de pâtes, de riz, de pommes de terre, mais aussi de fruits, de noix, de courges, de légumineuses. Le régime alimentaire est donc basé sur les légumes, la viande et les graisses (huiles). Des quantités très limitées de fruits, de noix ou de légumineuses peuvent être incluses quotidiennement, à condition que la teneur totale en glucides soit maintenue en dessous de 25 g par jour. Pour mettre les choses en perspective, une pomme contient environ 15 à 20 g de glucides. En supposant que les légumes fournissent 10 à 15 g de glucides par jour, l’apport en glucides à appliquer aux fruits, aux noix ou aux légumineuses est très minime.
Une étude récente a recruté 349 personnes atteintes de diabète de type II. 262 d’entre elles ont été soumises à un régime cétogène et 87 ont reçu les soins habituels. L’étude est prévue pour durer plusieurs années. Voici les résultats provisoires à un an pour les personnes soumises à un régime cétogène :
- 83% des participants assignés à un régime cétogène ont atteint une conformité continue.
- Baisse de l’A1C de 7,6 à 6,3. Le poids a diminué de 13,6 kg.
- Réduction de près de 50 % des médicaments oraux contre le DMII, à l’exception de la metformine.
- Les sulfonylurées ont été entièrement éliminées.
- Réduction ou suppression de l’insuline chez 94 % des participants
- hs-CRP – 39%, TG – 24%, HDL +18%, LDL +10%.
Références :
Hallberg SJ, et al. Diabetes Ther. 2018;9(2):583-612.